Commentaire culturel

La basilique Saint-Pierre du Vatican est l’une des quatre basiliques de Rome qui reçurent le titre de « majeure » (avec Saint-Jean-de-Latran, Saint-Paul-hors-les-Murs et Sainte-Marie-Majeure). Elle est érigée sur le territoire de l’Etat de la cité du Vatican.
Cette basilique, le plus vaste sanctuaire chrétien, est le témoin de l’histoire du christianisme depuis les premiers temps.
Ce monument magistral, voué à la gloire de Dieu, est construit en partie sur l’emplacement du cirque de Néron, où fut martyrisé un pêcheur juif de Galilée, saint Pierre. La tradition a perpétué avec force ce souvenir et les fouilles du XX° siècle ont confirmé qu’au cœur de l’église, à la croisée de la nef et du transept, sous le baldaquin du Bernin, sous l’autel devant lequel le pontife célèbre la messe, se trouve la tombe de Pierre.

Constantin fait bâtir en 324 un sanctuaire, consacré en 326, là où avait été déposé Pierre. Il fut pillé au V° siècle, au VI° et encore au IX° mais conserva intact son prestige et Charlemagne y fut couronné en l’an 800 par saint Grégoire le Grand, Othon I° en 962 par le pape Jean XII.
Au XV° siècle, après un millénaire, la basilique menace de s’écrouler.
En 1503, le pape Jules II lançe la reconstruction de l’édifice. Bramante commença, Michel-Ange poursuivit et Le Bernin acheva. Les papes aussi s’étaient succédés : Jules II, Paul III, Paul V ne virent pas la fin des travaux et c’est Urbain VIII qui consacra la nouvelle basilique. 10 architectes avaient œuvré, 20 papes avaient régné et 120 années avaient passé… Dans le contexte des XVI° et XVII° siècles (protestantisme, Orient musulman), il fallait affirmer la Foi. Ce projet explique ce qui est parfois perçu comme une démesure de l’architecture. La longueur totale est de basilique est ainsi de 210 mètres.

Par exemple, la façade de Saint-Pierre est 2,5 plus large que celle de Notre-Dame de Paris, qui tient toute entière dans le seul transept de Saint-Pierre… et la coupole est deux fois plus haute que les tours de la façade de Notre-Dame !
En haut d’un escalier impressionnant (la basilique est construite sur un terrain en pente qu’il a fallu aplanir et combler), se dresse le porche (narthex). La porte des Morts est à gauche, au centre est la porte de Bronze et la Porte sainte est à droite. Tout à fait à gauche, la statue équestre de l’empereur Charlemagne se tient derrière une grille ; tout à fait à droite se trouve la statue de l’empereur Constantin.
A l’intérieur, parmi toutes les merveilles offertes au regard du visiteur et du fidèle, sont particulièrement remarquables : la fameuse Pietà de Michel-Ange, le monument funéraire de Clément XIII par Canova, celui de Paul III par Della Porta, celui d’Innocent VIII et le tombeau de Sixte IV par del Pollaiolo, le sarcophage de Junius Bassus, le baldaquin du Bernin et la coupole de Michel-Ange.
Les Grottes vaticanes sont le nom de la crypte qui s’étend sous l’église, dans l’espace de l’ancienne basilique constantinienne, et qui contient les tombeaux de nombreux papes.
Les fouilles de Saint-Pierre (Scavi) sont un cimetière autrefois à ciel ouvert, aujourd’hui souterrain, principalement composé de mausolées païens et de quelques tombes chrétiennes, dont celle, attestée, du premier pape, à la verticale du maître-autel de la basilique. L’entrée se situe à l’extérieur de la basilique.

Suggestions

Le touriste et le pèlerin n’hésiteront pas à monter dans la coupole (attention : l’ascenseur conduit seulement à la base de la coupole ; il faut dans tous les cas emprunter un long escalier étroit que les personnes malades ou marchant mal auront quelques difficultés à vaincre).
Le cheminement dans les entrailles de la structure les obligera à s’incliner progressivement, suivant ainsi le mouvement de la coupole et prenant conscience des forces en jeu.

Ils admireront au plus près la coupole et plongeront leurs regards dans la nef avant de déboucher ensuite sur les toits. Ils ressentiront alors une intense émotion esthétique en admirant la Ville à leurs pieds, entre les statues monumentales de la façade.
Les enfants seront ravis…
Et personne n’hésitera à se lever plus tôt pour monter au petit matin, particulièrement l’hiver, pour profiter du jeu du soleil levant !

Commentaire spirituel

Le projet qui sous-tend la construction de la basilique Saint-Pierre ne peut se comprendre sans faire référence aux paroles du Christ : « Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Église ». « Église » signifie « assemblée » et Pierre est celui qui la guide, comme le lui a demandé le Christ : « Pierre, sois pasteur à ma place ».
Devenant le chef des apôtres après l’Ascension, il prend l’initiative de remplacer Judas par Matthias et ouvre l’Église naissante aux païens. Ces fonctions restent celles de ses successeurs qui depuis vingt siècles nomment les évêques et annoncent la Bonne Nouvelle.

La basilique Saint-Pierre est un témoin de toute l’histoire de l’Église, avec ses heures dramatiques et ses heures de gloire. Depuis 1300, la basilique ouvre sa Porte sainte à des milliers de pèlerins pour les années jubilaires. Elle rassemble les fidèles pour des canonisations et elle réunit les évêques du monde entier pour des conciles (Vatican I en 1870, Vatican II de 1962 à 1965). Tous les jours, touristes et pèlerins sont accueillis par les deux grands bras du Bernin, surmontés par la foule des saints de l’Église. La stricte verticalité de la superposition des monuments sur la tombe de saint Pierre jusqu’au ciborium (baldaquin) du Bernin et la dévotion universelle, par-delà les siècles, au pied du tombeau de l’apôtre témoignent de façon exceptionnelle de la force d’une tradition vivante.

La basilique Saint-Pierre du Vatican est l’une des quatre basiliques majeures de Rome. Elle est la deuxième dans l’ordre protocolaire des basiliques papales, après Saint-Jean-de-Latran et avant Saint-Paul-hors-les-Murs et Sainte-Marie-Majeure.

C’est en 1300 que le pape Boniface VIII promulgua la bulle d’indiction Antiquorum fida relatio qui instituait l’Année sainte. Il y précisait les conditions de l’indulgence, parmi lesquelles la visite de deux basiliques de Rome, lieux de sépulture des apôtres saint Pierre et saint Paul : les basiliques Saint-Pierre du Vatican et Saint-Paul-hors-les-Murs devenaient ainsi majeures.
A l’occasion du deuxième jubilé, le pape Clément VI donna en 1350 le titre de « majeure » à la basilique Saint-Jean-de-Latran, cathédrale de Rome et plus ancienne église, qui porte le titre de omnium urbis et orbis ecclesiarum mater et caput (« mère et tête de toutes les églises de la Ville et du monde »).

La basilique Sainte-Marie-Majeure, la plus ancienne église consacrée à Marie, est la quatrième et dernière église romaine à recevoir le titre de « majeure », qui lui fut donné en 1390 par le pape Boniface III, pour honorer la Vierge.
Chacune des quatre basiliques majeures a une Porte sainte, solennellement ouverte et fermée au début et à la fin de chaque Année sainte.

La basilique Saint-Pierre du Vatican est aussi une des sept églises du pèlerinage de Rome, formalisé au XVI° siècle par saint Philippe Néri (avec les trois autres basiliques majeures ainsi que les basiliques mineures Sainte-Croix-de-Jérusalem, qui garde les reliques de la Passion, Saint-Laurent-hors-les-Murs, tombe des saints Etienne et Laurent, et Saint-Sébastien-hors-les-Murs, au-dessus des catacombes).

À côté des quatre basiliques majeures, l’Église catholique romaine distingue dans le monde entier de nombreuses basiliques dites mineures, rassemblant en nombre les pèlerins autour du Christ, de la Vierge ou encore des reliques d’un saint particulièrement vénéré, ou remarquables par leur antiquité, leur réputation, leur taille ou leur beauté. Leur titre honorifique octroyé par le pape leur donne la préséance sur toutes les autres églises, à l’exception de la cathédrale de leur diocèse.

Infos pratiques

Piazza San Pietro 00120 Roma, Lazio
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