Commentaire culturel

Au sommet de l’Esquilin, trône majestueusement la basilique de Santa Maria Maggiore, l’une des quatre basiliques papales de Rome. Première église d’Occident dédiée à la Vierge, elle a une grande importance spirituelle et abrite de très belles mosaïques.

La légende raconte que Giovanni, un riche patricien romain, et sa femme, désespérés de ne pas avoir d’enfants, reçurent une vision de la Vierge Marie dans un rêve en août 352. La Madone leur révéla qu’un miracle leur indiquerait l’emplacement où construire l’église. Le pape Libère fit également le même rêve et, le lendemain, lorsqu’il se rendit à l’Esquilin, il découvrit le sol recouvert de neige. Le pape lui-même délimita les contours de l’édifice, et l’église fut érigée grâce à la générosité du couple.

Des transformations majeures furent entreprises entre la fin du XVIe et le début du XVIIe siècle par Sixte V et Paul V, donnant à la basilique une allure plus baroque. Les deux grandes chapelles latérales, la chapelle Sixtine et la chapelle Paolina, ainsi que le palais situé à droite de la façade, datent de cette époque. Carlo Rainaldi a ensuite redessiné l’abside entre 1670 et 1676.

À l’intérieur, trois ensembles de mosaïques sont à remarquer. Sur les murs latéraux de la nef, des mosaïques consacrées aux deux figures majeures de l’Ancien Testament, Abraham et Moïse, illustrent la Promesse, l’Alliance et l’histoire du Salut. Celles de l’arc triomphal, qui encadre l’abside au bout de la nef, illustrent des scènes clés du Nouveau Testament. La mosaïque de l’abside, réalisée et signée par Iacopo Torriti à la fin du XIIIe siècle, est consacrée à la Vierge.

Commentaire spirituel

La basilique Sainte-Marie-Majeure fut élevée par Sixte III (432-440) en l’honneur de Marie, un an après le concile d’Ephèse (431) au cours duquel Nestorius, patriarche de Constantinople, nia à la Vierge le titre de mère de Dieu. Cet enseignement fut condamné comme hérésie par le concile.

La basilique Sainte-Marie-Majeure, la plus ancienne église consacrée à Marie, est la quatrième et dernière église romaine à recevoir le titre de « majeure », qui lui fut donné en 1390 par le pape Boniface III, pour honorer la Vierge. Elle est aussi la quatrième dans l’ordre protocolaire des basiliques papales.

C’est en 1300 que le pape Boniface VIII promulgua la bulle d’indiction Antiquorum fida relatio qui instituait l’Année sainte. Il y précisait les conditions de l’indulgence, parmi lesquelles la visite de deux basiliques de Rome, lieux de sépulture des apôtres saint Pierre et saint Paul : les basiliques Saint-Pierre du Vatican et Saint-Paul-hors-les-Murs devenaient ainsi majeures.
A l’occasion du deuxième jubilé, le pape Clément VI donna en 1350 le titre de « majeure » à la basilique Saint-Jean-de-Latran, cathédrale de Rome, qui porte le titre de omnium urbis et orbis ecclesiarum mater et caput (« mère et tête de toutes les églises de la Ville et du monde »).
Chacune des quatre basiliques majeures a une Porte sainte, solennellement ouverte et fermée au début et à la fin de chaque Année sainte.

La basilique Sainte-Marie-Majeure est aussi une des sept églises du pèlerinage de Rome, formalisé au XVI° siècle par saint Philippe Néri (avec les trois autres basiliques majeures ainsi que les basiliques mineures Sainte-Croix-de-Jérusalem, qui garde les reliques de la Passion, Saint-Laurent-hors-les-Murs, tombe des saints Etienne et Laurent, et Saint-Sébastien-hors-les-Murs, au-dessus des catacombes).

A côté des quatre basiliques majeures, l’Eglise catholique romaine distingue dans le monde entier de nombreuses basiliques dites mineures, rassemblant en nombre les pèlerins autour du Christ, de la Vierge ou encore des reliques d’un saint particulièrement vénéré, ou remarquables par leur antiquité, leur réputation, leur taille ou leur beauté. Leur titre honorifique octroyé par le pape leur donne la préséance sur toutes les autres églises, à l’exception de la cathédrale de leur diocèse.

Infos pratiques

Piazza di Santa Maria Maggiore 00185 Roma, Lazio, Italie
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