Commentaire culturel

Dominant le célèbre escalier de la Trinité-des-Monts, sur la Place d’Espagne, se dresse l’impressionnante Église de la Trinité-des-Monts, l’une des cinq églises catholiques francophones de Rome.

La partie la plus ancienne, de style gothique, recouverte de voûtes ogivales, fut construite entre 1502 et 1519 avec des pierres provenant de la région de Narbonne. Au milieu du XVIe siècle, une nouvelle partie à voûte en berceau fut ajoutée à la nef gothique, dotée d’une façade ornée de deux clochers symétriques, réalisés par Giacomo della Porta et Carlo Maderno.

L’intérieur est composé d’une grande nef unique avec des chapelles latérales, ornées de précieuses œuvres d’art du maniérisme romain et dédiées aux familles qui en avaient obtenu le patronage au XVIe siècle. Parmi celles-ci, la Chapelle Altoviti ou Chapelle du Baptême, avec son retable représentant le Baptême du Christ et ses fresques illustrant des scènes de la vie de saint Jean-Baptiste, réalisées par Giovanbattista Naldini ; la Chapelle Lucrezia della Rovere ou Chapelle de l’Assomption, avec l’Assomption de Daniele Ricciarelli de Volterra, élève de Michel-Ange, et la Chapelle Bonfil ou Chapelle de la Descente de Croix, avec la célèbre Déposition, également de la main de Volterra.

Sur le flanc droit de l’église s’élève le couvent, fondé par Francesco di Paola en 1494, avec le soutien financier de la couronne de France. Le « convento regio della Trinità dei Monti » a connu, entre le XVIe et le XVIIe siècle, une période de splendeur dont témoignent les merveilles qui y sont conservées. Les fresques du cloître sont tout simplement magnifiques, avec un cycle didactique consacré à la vie du saint fondateur et une galerie de portraits des rois de France. Les intérieurs révèlent des artifices illusionnistes, des chefs-d’œuvre artistiques et des merveilles scientifiques : la Galleria Prospettica de l’ancien réfectoire, décorée par le jésuite Andrea Pozzo avec les scéniques Noces de Cana ; les anamorphoses cryptiques sur les couloirs de la clôture, d’Emmanuel Maignan et François Nicéron ; l’horloge solaire réalisée par Maignan ; la fresque de la Mater Admirabilis, œuvre de la jeune novice Pauline Perdreau ; la Salle des Ruines du XVIIIe siècle tardif, autrefois la cellule du père Le Sueur, décorée par le français Charles-Louis Clérisseau avec des fresques représentant des ruines romaines antiques.

Commentaire spirituel

C’est en cette église, qu’en 1544, saint Philippe Néri connut une expérience mystique – qu’il nomma sa « Pentecôte personnelle » – expérience qui le mena au sacerdoce et à la fondation de la Congrégation de l’Oratoire.

 

Infos pratiques

Piazza della Trinità dei Monti 00187 Roma, Lazio
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