Organiser un pèlerinage pour des personnes handicapées demande une logistique adaptée qui fait peur, mais qui, accompagnée par une bonne préparation, peut se révéler plus simple.
Dès la conception il faut vérifier sur place les lieux accessibles tant au niveau des sites que des hébergements et des restaurants. Le plus compliqué, c’est la gestion des toilettes car, au souci de ne pas avoir suffisamment de toilettes aménagées s’ajoute le problème de la difficulté d’accès. Il faut alors rechercher tous les points possibles.
Sur les sites, la volonté des accompagnateurs (hospitaliers) est de permettre à tout le monde de faire les visites. Pour cela, ils font preuve d’une imagination extraordinaire : par exemple en Terre Sainte, la descente à la Grotte de la Nativité des personnes logées dans de grandes bâches ou leur entrée au Saint-Sépulcre dans les bras d’un accompagnateur valide est toujours un moment incroyable d’humanité et d’émotion. Chacun fait alors l’expérience dans sa chair d’une intimité profonde avec les Écritures.
La gestion du transport demande une vraie complémentarité avec la compagnie aérienne. Il faut également trouver des cars PMR.
L’accompagnement de personnes handicapées en pèlerinage nous invite à la bienveillance et à nous mettre à l’écoute. On ne fait pas forcément tout le programme mais on le fait mieux car, ordonné à cette réalité, on prend le temps de goûter l’instant et le lieu. Par exemple, on ne va pas forcément cheminer dans le désert mais on va prendre le temps de la contemplation.
Il faut de l’imagination, du bon sens de l’expérience, un vrai repérage et savoir ajuster la pastorale.
Madeleine Troude