Comme les jeux, le cirque ou le théâtre, les thermes sont gratuits ou presque, financés par de richissimes romains ou par l’empereur. Des citoyens fortunés peuvent financer une journée, un mois ou une année pour développer leur popularité et espérer l’accélération de leur carrière politique. Ils constituent le lieu de rendez-vous quotidien des Romains qui s’y lavaient et y retrouvaient des amis une grande partie de l’après midi. Les thermes sont un complexe sportif et culturel : des terrains de sports, des salles de jeux de balle, des piscines de natation, des soins de balnéothérapie, des salons de coiffure ou de rasage, des massages mais aussi des bibliothèques, des salle de lecture publique, ou des restaurants ou bars. Sobre à l’extérieur, ils déployaient un grand luxe à l’intérieur : statues, marbres, bronzes, vasques, colonnes, plafonds peints et sols de mosaïques… Les deux plus impressionnants exemples sont les thermes de Caracalla construit en 212 et les thermes de Dioclétien datant du début du IIIe siècle.
Les thermes vus par Sénèque
« Imagine toutes les sortes de voix qui peuvent te faire prendre tes oreilles en haine ; lorsque les sportifs s’exercent et travaillent aux haltères, pendant leur effort, ou leur semblant d’effort, j’entends des gémissements, et, chaque fois qu’ils reprennent haleine, c’est un sifflement et une respiration aiguë. Lorsque je tombe sur un paresseux et quelqu’un qui se contente d’une friction à bon marché, j’entends le claquement de la main sur les épaules, qui, selon qu’elle frappe à plat ou en creux, rend un son différent. Et s’il vient par là-dessus un joueur de balles, qui commence à compter les coups, tout est consommé ! Ajoute à cela le querelleur, et le voleur pris sur le fait, et l’homme qui aime entendre sa voix, quand il prend un bain. Ajoute encore les gens qui sautent dans la piscine au milieu d’un fracas d’eau éclaboussée. Mais en plus de ces gens-là, dont la voix est au moins normale, imagine la voix aiguë et aigre des épileurs, qui veulent se faire ainsi mieux entendre, et poussent tout d’un coup des cris, sans se taire jamais, sinon lorsqu’ils épilent une aisselle et alors, font crier les autres à leur place. Et puis, les cris variés du pâtissier, et le marchand de saucisses, et le vendeur de petits pâtés, et tous les garçons de taverne qui annoncent leur marchandise avec une mélopée caractéristique. »
Qui était Sénèque?
Sénèque, également connu sous le nom de Sénèque le Jeune, était un philosophe, homme politique, dramaturge et écrivain romain né vers l’an 4 av. J.-C. et décédé en 65 ap. J.-C. Il est largement reconnu pour sa contribution à la philosophie stoïcienne. Sénèque a été le précepteur de l’empereur Néron, mais leur relation s’est détériorée avec le temps. Il est célèbre pour ses lettres philosophiques, dans lesquelles il aborde des thèmes tels que la vertu, la sagesse, et la gestion des émotions. Son œuvre littéraire, son engagement stoïcien et son rôle dans la politique romaine en font une figure influente de l’histoire romaine et de la philosophie antique.
Aurélien THIBAULT
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Écrit le 26 janvier 2024