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Le Colisée: « Du Pain et des Jeux »

L'histoire du plus grand amphithéâtre de l'Antiquité

Rome

Le Colisée:  « Du Pain et des Jeux »

Le Colisée a été construit à l’emplacement d’un lac alimenté par un ruisseau que l’on peut encore entendre couler dans les sous-sol de certaines maisons du quartier (par-exemple sous la basilique Saint-Clément), ce ruisseau transformé en canal souterrain. L’amphithéâtre est commencé par Vespasien en 70 et terminé par Titus en 80. D’une hauteur de 57 m, et d’une longueur de 188 m, il peut accueillir plus de 50 000 spectateurs, un chiffre impressionnant pour un édifice antique, à comparer au Parc des Princes (48 000 spectateurs) et au Stade de France (80 000 spectateurs).

Le premier amphithéâtre  

Jusqu’à la fin de la République, les jeux de combats n’avait pas de lieux attitrés. Ils avaient lieu dans les cirques et dans les théâtres ou bien sur les places publiques. Vers 53 avant J.C., Curion le Jeune voulut épater les spectateurs et fit construire deux théâtres en bois sur pivot. Le matin les deux théâtres dos à dos présentaient des pièces ou des pantomimes. Durant la pause déjeuner, les deux théâtres pivotaient pour se rejoindre face à face et les cloisons de scènes étaient écartées. Et voilà comment est né le premier amphithéâtre. Son modèle fut adopté par César pour y produire les spectacles de chasse et de combats. Le premier amphithéâtre permanent fut construit en 28 avant J.C. et fut détruit durant l’incendie de 64.

Le cadeau des Flaviens !  

Après le règne scandaleux de Néron, Vespasien ambitionne de servir le peuple et lui rend le quartier confisqué par Néron suite à l’incendie de 64 pour construire son palais. Il y édifie un immense amphithéâtre grâce au butin, peut-être au trésor du Temple et au commerce d’esclaves rapportés de la conquête de la Judée. Lors de son inauguration, 100 jours de spectacle sont offerts. On raconte que Titus fit venir de toutes les contrées de l’empire plus de 9 000 animaux exotiques dont les romains raffolaient : tigres, lions, éléphants, ours,… Plus de 1.000 couples de gladiateurs durent s’affronter… Du pain et des jeux. Les jeux détournent les romains de la politique et de leurs conditions de vie souvent austères. 

Des Jeux Sacrés 

À l’origine, les combats de gladiateurs sont un rituel funéraire étrusque dédié à Saturne, remplaçant des sacrifices humains. Le combat se terminait au premier sang. Les gladiateurs deviennent professionnels et les combats des spectacles à part entière. Les jeux de chasse conservent un caractère quasi religieux avec la mise à mort des animaux. 

Un bijou de technologie  

En construisant son amphithéâtre, Vespasien fait appel aux meilleurs ingénieurs et architectes pour offrir un bâtiment à la pointe des techniques les plus modernes, une vitrine de l’Empire. Le Colisée reste encore aujourd’hui l’un des stades les plus aboutis. Pour valider la sécurité des stades, un programme informatique a été conçu pour simuler le temps nécessaire à l’évacuation des spectateurs. Des spécialistes ont comparé le Colisée au Nid d’Oiseau de Pékin (le stade national construit pour les jeux olympiques de 2008). Le résultat est surprenant : l’évacuation du Colisée est plus fluide ! Il en est de même pour l’acoustique.  

Lieu de martyre des chrétiens ?  

Le spectacle est offert à une foule de 50.000 personnes par l’empereur. Les gladiateurs étaient des professionnels, volontaires, prisonniers de guerre, hommes libres ou esclaves aspirant à une vie plus riche. Les prisonniers n’étaient pas formés et les exécutions étaient un spectacle de peu de qualité et donc peu prisé. Aussi les exécutions sommaires avaient-elles lieu pendant les entractes. Le Colisée a été témoin de martyrs chrétiens comme saint Ignace d’Antioche. Les documents qui l’attestent sont rares. Difficile de faire la part entre la légende et la réalité et de connaître le nombre de martyrs.  

 

Aurélien THIBAULT

www.terralto.com/destination/rome/art-histoire/

Écrit le 25 janvier 2024