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Au pays de trois saints d’Espagne à l’époque baroque

Pèlerinage

Castille - Pèlerinage

Au pays de trois saints d’Espagne à l’époque baroque

L’Espagne reste une terre proche et inconnue. Pourtant, que de foisonnements culturels et spirituels ! Dans chaque région, c’est un condensé d’histoire et de repères pour l’Europe d’aujourd’hui. Pour l’Eglise aussi. Prenons la région de Castille et Léon : pas moins de trois saints ont marqué de leur empreinte spirituelle des visages d’église différents et complémentaires dont il ne faut pas perdre la mémoire aujourd’hui. Salamanque, Avila et Ségovie. Dans ces trois villes superbes au cœur d’une région limpide et tourmentée, en plein 16ème siècle baroque où se recomposent cultures, arts et spiritualités, St Ignace de Loyola (Basque mais aussi homme de Castille), Ste Thérèse d’Avila et St Jean de la Croix vont inventer, chacun à leur manière et de façon complémentaire, une manière de renouveler l’église et d’en faire un témoin sûr au cœur d’un monde qui cherchait, comme aujourd’hui, ses repères. Sans craindre l’audace et sans rien lâcher du rapport aux hommes et femmes de leur temps. Au plus loin de la peur qui animait alors une inquisition qui croyait résoudre tous les problèmes en éliminant les formulations nouvelles de la spiritualité et de la théologie. St Ignace vient étudier  à Salamanque, la grande université européenne de l’époque, creuset des recherches pédagogiques les plus innovantes comme elle a su le rester. Il s’en inspire pour inventer la formation des Jésuites : compétence dans les savoirs, goût pour la rencontre des cultures et spiritualité de l’homme libre en face d’un Dieu libre. Ste Thérèse ne se contente pas de réformer le Carmel, ce qui pour un ordre religieux féminin était déjà un exploit à l’époque ! Elle fonde aussi une spiritualité moderne, centrée sur la liberté de la relation à Dieu dont ses écrits témoignent qui vont constituer une référence spirituelle qui a gardé toute sa fraîcheur. L’Eglise en a fait la première Docteure de l’église. Lui aussi promu Docteur de l’église, Jean de la Croix s’est mis à l’école de Ste Thérèse, réformant le Carmel masculin et déployant une poésie mystique qui rejoignait les grands classiques littéraires de son temps. Trois inventeurs, trois fondateurs, trois figures de l’église en plein monde qui ne sacrifient en rien à la profondeur de la relation à Dieu et à l’obéissance à l’église. Il faut aller à Salamanque, Avila et Ségovie pour retrouver l’audace d’une église qui aime le monde et pour la refonder !

Ghislain de Crémiers