Saint François. Assise… Des bijoux qui méritent d’être présentés dans leur écrin : l’Ombrie.
Comme un bouquet de saveurs… mais aussi pour éclairer un débat qui est au cœur de la démarche de François. Amoureux de sa terre et ami de certains puissants du lieu, François remet en question l’ordre établi et prêche la subversion : vos richesses merveilleuses le seront d’autant plus que vous les partagerez avec les plus pauvres !
L’Ombrie dominait à l’époque la région : magnificence de l’art primitif et pré-renaissance en témoignent. Les villes fortifiées du Moyen-âge aussi, tout en laissant penser que la violence était présente partout depuis longtemps.
Couleurs et nuances de la nature, saveurs de la gastronomie, certes, mais combien d’injustices dénoncées par François : misère des campagnes, exaction des petits-chefs à la solde des Seigneurs…
Traces de la culture étrusque qui a ouvert la voie aux Romains, assurément, mais oubli de tous ceux qui ont péri sous la férule et la torture dans les caves des palais.
Beauté de l’Ombrie. Indignation de François. Il savourait tellement cette richesse qu’il a exigé passionnément qu’elle soit partagée. Paradoxe inscrit dans les pierres : Arezzo, en bordure de la Toscane, ville pervertie selon François, lui rend pourtant témoignage sur les fresques de l’église qui lui est dédiée. Orvieto, Todi, Spello, Gubbio, Urbino… Nature et culture célèbrent un François non de légende mais d’exigence.
Exigence bien actuelle dans une mondialisation où l’exclusion domine… Allons en Ombrie pour l’entendre !
Alain Deblock