L’affaire des icônes russes

Ceux qui ont eu le plaisir de participer à la visioconférence de Claire Reggio le jeudi 14 janvier l’ont entendue évoquer une certaine affaire des icônes russes. Intrigués, nous avons voulu fouiller un peu plus la question et voici ce que nous avons trouvé :

Carolina Elena Osokina, professeure d’histoire russe à l’université de South Carolina (États-Unis), spécialiste du  commerce international mené par l’État soviétique à l’époque stalinienne, a trouvé de nombreuses archives sur la vente d’icônes russes en Occident, celle-ci censée participer au financement de l’industrialisation de l’URSS.

Entre 1935 et 1936, le collectionneur américain Georges Hann acheta 91 icônes par le truchement d’une structure d’exportation soviétique officielle. En 1980, elles furent mises en vente par la maison Christie’s et achetées par de grands musées occidentaux. En 1981, un émigré russe, Vladimir Teterjatnikov, écrivit un ouvrage dans lequel il dénonça ces icônes comme de vulgaires contrefaçons. Scandale, confusion et honte s’ensuivirent et les musées jetèrent les acquisitions aux oubliettes. Le marché de l’icône russe en Occident fut alors gelé.

Mais V. Teterjatnikov avait tort comme le démontra en 2019, archives à l’appui, E. Osokina. Les fameuses icônes sont bien authentiques et proviennent des églises vidées et des grandes collections pillées à la suite de la révolution de 1917 pour être vendues en occident.

Cela valait-il la peine de dépouiller un patrimoine culturel inestimable pour revitaliser une industrie qui, vue d’occident, n’a jamais semblé décoller ?

Seuls le savent Dieu et Staline !

Que les amateurs d’icônes se rassurent. Les merveilleuses collections du Musée russe de Saint-Petersbourg et de la Galerie Tretiakov de Moscou n’attendent que leur visite.

Et pour ceux qui souhaitent s’inscrire aux visioconférences de Claire Reggio, voici le lien :

https://www.venio.fr/admin/event/2757/show

Madeleine Troude