Rhodes, l’île des héros

En créant le « Titan de Braavos », une statue colossale postée à l’entrée portuaire de la cité entre les jambes de laquelle tout navire doit passer, George R.R. Martin, l’auteur prolifique du roman « Game of Thrones » s’est inspiré de l’une des sept merveilles du monde antique, le Colosse de Rhodes.

Gigantesque statue de bronze représentant le dieu Hélios, servant, selon la tradition, de porte d’entrée au port de la ville, ce colosse aux pieds d’argile se brisa lors d’un tremblement de terre vers 227 av JC !

Rhodes, la plus grande des îles grecques du Dodécanèse, connut prospérité et puissance dès la période grecque archaïque. Les vestiges des sites antiques de Lindos, Lalyssos et Kamiros dont les acropoles surplombent la mer évoquent encore cette civilisation légendaire où mythes et Histoire se confondent.

Alternant gloire et vicissitudes, s’attirant les convoitises successives de toutes les grandes puissances méditerranéennes, l’île s’est imprégnée des différentes cultures de ses conquérants. En la sillonnant, d’un village charmant à l’autre, on visite de ravissantes petites églises byzantines entièrement décorées de fresques. Le quartier turc  de la vieille ville de Rhodes a gardé ses maisons aux loggias fermées en surplomb de rue, son Hammam et ses nombreuses échoppes, survivance de l’ancien souk.

Conquise en 1310 par les Chevaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem qui en firent pendant deux cents ans le rempart de la chrétienté contre les sarrasins, l’île s’est recouverte de forteresses médiévales qui jalonnent aujourd’hui encore le littoral. Les chevaliers fortifièrent la vieille ville de Rhodes, laissant ainsi à la postérité l’un des plus beaux ensembles urbains de la période gothique.

Pour apprécier Rhodes en toute sérénité, il faut à tout prix éviter la saison estivale, sa chaleur, son tourisme de masse et s’éloigner des cités balnéaires de la pointe nord. On  découvre alors une nature sauvage et magnifique.

Madeleine Troude