
On y part dans les pas du Bienheureux Charles de Foucauld, c’est à dire pour y découvrir sa vie, sa spiritualité, le désert, et pour rencontrer les hommes du désert. Impossible d’imaginer partir à 30, 40 ou 50 (je passe sous silence les groupes de 60 à 80), au risque de devenir non des pèlerins mais des touristes qui perdent l’essentiel et, plus grave, dénaturent les lieux et perturbent les populations locales. Le désert, il faut le vivre avec silence et douceur. La chapelle de l’Assekrem n’offre que vingt places pour célébrer. Le site ne permet le bivouac que d’un nombre restreint de participants, au risque d’une promiscuité dommageable. Au-delà de 15 à 20 participants les touaregs se refermeront comme des huîtres pour se protéger, la rencontre devenant artificielle. Le pèlerinage ne peut pas s’affranchir d’une certaine éthique. Alors, le désert commence à révéler quelques-unes de ses richesses. (avril 2008)
Alain Deblock