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Pourquoi les monuments de l’ère des pharaons, vieux de 3 à 5 000 ans, sont-ils encore debout ?

Rares sont les temples grecs ou romains, souvent deux à trois fois plus jeunes, aussi bien conservés

Égypte

Pourquoi les monuments de l’ère des pharaons, vieux de 3 à 5 000 ans, sont-ils encore debout ?

La visite des pyramides de Gizeh et des temples de Karnak, Louxor, Philae, Edfou, Kôm Ombo, Abu Simbel et autres merveilles est éblouissante : la majesté, la grandeur, la beauté des sculptures et des fresques font une forte impression sur le visiteur. Ce dernier est aussi frappé par l’état de conservation de ces constructions multimillénaires, qui force l’admiration. Rares sont les temples grecs ou romains, souvent deux à trois fois plus jeunes, aussi bien conservés. Plusieurs éléments liés à la situation géographique ont concouru à cette conservation.

Ces constructions sont souvent érigées dans le désert, à la limite mais au-delà et au-dessus de la vallée du Nil et de sa crue annuelle, c’est-à-dire à l’abri des inondations.

L’air sec et chaud du désert est très favorable. Il n’évite pas l’érosion du vent mais ne pas être exposé à la pluie et au gel, est bien sûr un avantage certain.

Lorsque les temples ont été abandonnés après l’interruption du culte ancien, le désert a vite repris ses droits et les tempêtes de sable n’ont pas tardé à ensevelir les monuments (dans les processus les plus rapides, cinquante années peuvent suffire) et, l’oubli des hommes aidant, à les préserver ainsi.

Le principal ennemi naturel de ces constructions pharaoniques, érigées dans une zone sismique, est de tout temps le tremblement de terre. La démesure apparente des pylônes et murs comme la recherche de l’appui de la montagne sont directement liées au besoin de parer ce danger.

La vallée du Nil ne produit pas de bois de construction et les anciens Égyptiens ont dû apprendre à construire en pierre. Faute de maîtriser la technique du mortier, comment assemblaient-ils les pierres, qu’ils travaillaient avec des outils en silex ?

La première clef est l’appareillage des pierres. Les tailleurs produisaient des surfaces parfaitement lisses et respectaient des dimensions très précises, qui permettaient d’emboîter les blocs en ne laissant aucun espace vide. La perfection des surfaces et l’ajustement des blocs entre eux, avec leur savant et précis enchevêtrement, garantissaient leur équilibre, comme en témoigne toujours leur œuvre 4 000 ans plus tard.

La seconde clef est l’assemblage, gage de solidité de l’ensemble. Au moins deux techniques étaient utilisées. D’abord, la surface des blocs était humidifiée : la pierre, calcaire, contribuait en séchant à l’adhérence des blocs voisins, sinon à leur « collage ».

Ensuite, faute de fer disponible, les Égyptiens pratiquaient l’assemblage tenon-mortaise pour consolider les murs de pierre. Ils inséraient une pièce de bois humide en forme de double tenon dans deux mortaises taillées en vis-à-vis dans deux blocs de pierre à joindre. En séchant, la pièce de bois se contractait et serrait les pierres entre elles.

Le climat, très sec, assurait la conservation de l’ensemble ainsi construit.

Les outrages des hommes, ici comme ailleurs, n’ont cependant pas manqué. Par exemple, les pyramides de Gizeh ont servi de carrière de pierre après le grand tremblement de terre survenu au Caire au début du XIVème siècle. La recherche des trésors réellement ou supposément cachés n’a pas manqué d’attirer les convoitises, plus avides que respectueuses. Le bouleversement des idées au cours des âges a eu sa part : les mamelouks ont tiré au canon sur le Sphinx, effrayés par cette idole dont la tête seule dépassait du sable, dont la signification était perdue depuis longtemps et dont l’existence même était réprouvée par la religion nouvelle. Pourtant, dans bien des cas, les attaques du temps et des hommes n’ont pas réussi à faire disparaître la masse de pierre élevée par ces grands bâtisseurs.

 

Alain DEBLOCK

Expérience vécue lors de notre voyage en famille et entre amis en Egypte : https://www.terralto.com/reference/legypte-en-famille-et-entre-amis/

Écrit le 26 janvier 2024

 

Les différents articles blog à découvrir sur le même sujet et écrit à l’occasion de notre voyage  :

En visite à Gizeh :

En visite à Louxor :

En visite à Abu Simbel :

En visite au temple d’Horus à Edfou :

En visite à Kom Ombo :

En visite au musée national du Caire :

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