Une petite révolution dans le monde de l’art : l’apparition des couleurs synthétiques
Maroc
La passionnante visioconférence donnée le jeudi 28 janvier 2021 par Claire Reggio, Directrice culturelle d’Arteolog, sur l’histoire du tapis iranien a clôturé le cycle de conférences du mois.
À cette occasion, la petite histoire des pigments naturels et des pigments synthétiques m’est revenue à l’esprit.
Lorsqu’ils peignaient sur les parois des cavernes nos ancêtres du paléolithique utilisaient quatre couleurs primaires : l’ocre jaune et l’ocre rouge (issus de l’oxyde de fer), le noir (issu du charbon) et le blanc (la craie). Les civilisations antiques, le Moyen Âge et la Renaissance développèrent à leur tour de nombreux pigments organiques et minéraux naturels. Certains d’entre eux, très rares et donc très chers devinrent symbole de pouvoir et de statut social. Par exemple, le pourpre de Tyr, dont on retrouve des traces à Pompéi et qui était réservé aux toges des dignitaires romains, était obtenu à partir d’un mollusque. Il fallait dix mille coquillages pour obtenir 1 gramme de teinture. Plus tard, le bleu roman ou bleu de cobalt, extrait d’un cobalt très cher venant d’orient fut utilisé dans les vitraux de Chartres.
L’invention des pigments synthétiques au XIXe a bouleversé le monde de la peinture offrant une palette d’une infinité de couleurs qui n’existent pas dans la nature. L’innovation de la peinture en tube a libéré les artistes de la préparation des couleurs en atelier dont ils ont pu alors sortir pour aller peindre d’après nature.
Les arts décoratifs ont à leur tour profité de cette petite révolution. Les arts du feu, la tapisserie… la palette des couleurs utilisées pour fabriquer un objet sert d’indice pour authentifier son ancienneté. Plus ou moins en fonction du pays : avant 1850, pigments naturels ; après 1850, pigments synthétiques.
Venez nous rejoindre pour le prochain cycle de visioconférences de Claire Reggio. Pour que nous puissions vous avertir, merci de transmettre votre nom et votre adresse mail à madeleine.t@terralto.com
À bientôt
Madeleine Troude