Vérone dévoile ses trésors

Si sa voisine, Mantoue brille par les palais des Gonzague, Vérone trouve sa revanche dans ses églises, en grande partie grâce à l’association Chiese Vive qui s’est donnée pour mission de :

• de préserver ce patrimoine reçu en cadeau pour le transmettre aux générations futures avec un programme annuel de restauration.
• de faciliter les conditions de visite.
• de mettre à disposition des visiteurs un matériel didactique pour les aider à comprendre le patrimoine exposé et les lieux dans leur dimension artistique et religieuse.

L’association regroupe quatre églises : le Duomo, San Zeno, Sant Anastasia et San Fermo Maggiore. Elle est aidée dans sa mission par des mécènes et par les contributions des visiteurs.

L’itinéraire permet de parcourir le cœur de la ville. Mais attention, chacune de ces églises est si riche en œuvres d’art, qu’il est souhaitable de programmer ces découvertes sur deux jours pour éviter le fameux syndrome de Stendhal (trouble psychosomatique, provoqué par l’admiration d’un grand nombre d’œuvres d’art dans une période de temps limitée).

Chacune de ces quatre églises trouve son origine dans les temps les plus reculés du christianisme au 4^ème siècle et propose un panorama très complet de l’histoire de la chrétienté et de l’histoire de l’art.

Saint-Anastasie, splendide exemple du gothique italien, fief des frères prêcheurs, conserve des chefs d’œuvre des 12^ème au 17^ème siècles. Une étonnante harmonie se dégage de cette profusion, amplifiée lors de notre visite par un mélodieux concert d’orgue.

Saint-Zeno, l’une des plus belles églises romanes d’Italie, est rattachée à un monastère Bénédictin. Elle s’est construite autour de la tombe de l’évêque Zeno, saint patron de Vérone. Elle propose un ensemble homogène de fresques pré-renaissance réalisées par trois artistes inconnus, les « Maîtres de San Zeno », le premier étant actif entre les 11^ème et 12^ème siècles, le second au 13^ème  et le dernier au14^ème siècle.

Saint-Fermo-Majeure, qui accueille les reliques du martyr, est l’église franciscaine. Les nombreux piliers, en partie recouverts de fresques, de l’église inférieure soutiennent une très originale église supérieure gothique à nef unique coiffée d’un splendide plafond de bois dont la teinte met en valeur la tonalité bleu des fresques médiévales.

Ainsi, les trois grands ordres qui rythment la réforme de l’église dans cette fin du Moyen-Âge, sont réunis à Vérone par ces trois basiliques.

Enfin le Duomo avec son baptistère, prolonge l’histoire par sa décoration du 16^ème. La façade romane dissimule une très belle nef gothique qui sert d’écrin à une somptueuse décoration en trompe-l’œil renaissance, sur la contre-façade, dans les chapelles latérales et dans l’abside.

On peut espérer que l’association prolonge sa protection à Santa Maria in Orgona sur l’autre rive de l‘Adige.

Quatre bijoux exceptionnels qui chacun mérite le voyage dans un merveilleux écrin : Vérone.

Alain Deblock