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Florence, florilèges inédits

Florence et Toscane Florence, florilèges inédits

Le jardin d’une villa à l’ombre de Fiesole qui dévoile  un panorama divin sur l’ancienne capitale de l’Italie : Dans la tradition italienne, les statues jouent à cache-cache dans les bosquets. La composition classique du jardin s’enorgueillit de variations et de surprises. Un escalier grimpant sur un jardin suspendu offre le décor d’un théâtre d’amours secrètes sous le regard complice et indiscret de statues dissimulées. Un vrai domaine des dieux !

Coup de cœur pour un oratoire, siège d’une congrégation, ayant pour mission d’aider les plus pauvres, une ONG du XV° siècle : l’école de Ghirlandaio en a illustré les lunettes avec la vie de saint Martin et les devoirs de miséricordes des chrétiens : nourrir, abreuver, vêtir, abriter ou ensevelir les plus pauvres, visiter les malades et les prisonniers. Par sa maîtrise technique, par l’utilisation de couleurs chatoyantes et par mille détails charmants, l’artiste a su transmettre la constance des valeurs défendues par la corporation.

Surprenante déposition dans une petite église que personne ne remarque : elle annonce la fin de la haute Renaissance et provoque le regard. Qui a pu imaginer de présenter la gravité de la déposition, l’instant où tout s’effondre entrainant dans les enfers l’avenir de l’homme, par une palette de couleurs acidulées voire criardes : rose, bleu, vert, orange,… Jacopo Carucci, né dans le village de Pontormon, signe ici un chef d’œuvre du Maniérisme. Le Pontormo a grandi dans les ateliers de Vinci et de Piero di Cosimo. Lorsqu’il commence la décoration de la chapelle en 1524, le sac de Rome par Charles Quint (qui marque la fin de la haute Renaissance) n’a pas encore eu lieu et pourtant tous les signes du Maniérisme sont déjà présents,  ouvrant la voie au Baroque. Ici, la croix disparaît de la représentation. Elle est figurée par les axes horizontaux et verticaux qui relient les visages des personnages. Elle s’intériorise !

Une promenade de cénacle en cénacle est une occasion unique de comparer un thème interprété par plusieurs grands maîtres de la Renaissance. Quand Andrea de Castagno réalise l’un des cinq cénacles au programme, entre 1445 et 1450, le Pérugin est encore un bambino et Raphaël naîtra 35 ans plus tard. La Renaissance est pleinement aboutie : la composition, la perspective,  les drapés, les faux marbres. La recherche d’expression des personnages, la mise en scène des attitudes et la puissance des couleurs laissent déjà entrevoir l’après- Renaissance montrant ainsi que cette période inégalée foisonne de créativité dans des directions différentes et parallèles. À chaque époque ses précurseurs, à chaque artiste  son champ d’expérimentation et son langage pictural…

Alain Deblock

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