En cette année paulinienne, beaucoup se rendent à Rome. Les chrétiens font mémoire du martyre de l’apôtre mais aussi de sa conversion. Sur le chemin de Damas, en effet Saül, le juif de Tarse, devient Paul. Il ne cessera d’honorer ensemble la tradition juive dont il est issu et la filiation du Christ à laquelle il s’est donné. Ce n’est pas sans débat avec les Juifs de Rome, ses écrits en témoignent. Ces questions restent actuelles.
Un pèlerinage à Rome est une occasion pour mieux les comprendre. Pour cela, Jean-Paul II est un guide précieux : il s’est rendu en 1986, pour la première fois dans l’histoire de la papauté, à la grande Synagogue de Rome pour y prononcer une allocution décisive sur le rapport entre chrétiens et juifs, nos « frères aînés ». Pourquoi ne pas aller visiter dans cet esprit la grande Synagogue et y rencontrer cette communauté présente depuis deux mille ans sur les bords du Tibre, malgré les exclusions et les enfermements (le ghetto de Rome fut le plus important d’Europe) ? Puis cheminer dans Rome à la lumière de la tradition juive et de ses traces : le quartier du Trastevere qui accueillait la communauté juive à l’époque de Pierre et Paul, l’arc de Titus et ses bas reliefs qui évoquent la chute du Temple, Saint-Étienne-le-Rond, construite sur le modèle du Saint Sépulcre, le pont Fabricio (« pont Judeorum ») et la délicieuse île Tibérine…
Alain Deblock