Bauhaus, le rêve d’un monde meilleur

Bien que son aventure n’ait duré que quatorze ans, du lendemain de la première guerre mondiale à l’avènement au pouvoir du parti nazi, le Bauhaus est une véritable légende dont se revendiquent de nombreux héritages. Il faut dire que l’utopie était belle : réunir artistes et artisans à la recherche d’une unité nouvelle qui associe l’art à la technique et s’ouvrir à toutes les disciplines, traitées sans hiérarchie.

Les plus grands artistes, designers et architectes s’enthousiasmèrent et participèrent au projet. Mais on entrait dans une période sombre de l’Histoire et l’école créée à Weimar dut se déplacer à Dessau, puis brièvement à Berlin jusqu’à sa fermeture officielle au motif qu’elle pratiquait un « art dégénéré ».

Dès lors, il est facile d’organiser un voyage culturel qui suit chronologiquement l’aventure du Bauhaus.

Celle-ci débute à Weimar où l’on visite l’université Bauhaus dont le bâtiment principal conçu par Henry van der Velde fut le lieu de naissance du mouvement, la maison Hohen Pappeln qu’il a construite pour sa famille, la maison Haus am Horn qui exprime les intentions fonctionnalistes de l’école où la forme doit suivre la fonction, le Bauhaus Museum qui expose des objets aussi célèbres que la chaise à lattes de Marcel Breuer et la théière de Marianne Brandt.

L’histoire se poursuit à Dessau après que l’école de Weimar a été interdite d’enseigner. En chemin, on découvre la villa  Auerbach  conçue par Walter Gropius co-fondateur de l’école. On s’immerge alors dans l’esprit Bauhaus avec les visites de la nouvelle école, Bauhaus Dessau, et des maisons des professeurs, les Masters’Houses, où vécurent notamment Kandinsky et Klee. Commande de la ville, la  cité-jardin Törten est une démonstration éclatante d’architecture sobre et fonctionnelle qui répond aux exigences  interdisciplinaires de l’école.

Le voyage s’achève à Berlin au Bauhaus Archiv.

Après 1933, l’émigration des membres du Bauhaus aux États-Unis et en Palestine a une incidence profonde sur la création architecturale. À Chicago, Mies van der Rohe favorise l’éclosion d’un style international. En Palestine, Tel Aviv se construit selon les critères esthétiques de simplicité et d’élégance dépouillée du mouvement.

Madeleine Troude