Selon l’islam, au moment de la mort, le décompte des bonnes et des mauvaises actions est interrompu en vue du jugement qui décidera de l’accès au paradis. Toutefois, il existe une possibilité de redresser la balance si elle penche en défaveur du défunt : le « bien mort » ou les bienfaits posthumes. Il s’agit des bonnes actions que l’on continue à réaliser après sa propre mort. Ainsi, si vos enfants accomplissent des actions louables, vous en bénéficiez également. C’est pourquoi il est crucial d’inculquer de bonnes valeurs à ses enfants.
En léguant des biens tels qu’une maison aux plus démunis, les bénéfices générés après votre décès sont considérés comme une contribution positive à votre bilan moral. Le waqf désigne donc une donation faite à une œuvre d’utilité publique ou charitable pour une durée illimitée. Les biens donnés en usufruit sont placés sous séquestre et deviennent inaliénables.
La charité est une obligation selon le Coran, et la pratique du waqf est si fondamentale qu’elle est institutionnalisée dans de nombreux pays musulmans, avec la création de ministères dédiés à la gestion de ces dons perpétuels, comme le ministère des awqaf en Égypte.
Dans les pays anglo-saxons, ce type de donation est souvent réalisé via des trusts privés. Bien que cela a la vertu de favoriser la charité, j’ai du mal à imaginer que la seule motivation derrière une bonne action se résume à l’acquisition d’un ticket pour le paradis, ce qui reviendrait à faire de la bonne action une sorte de donnant-donnant.
Cette tradition de générosité se manifeste également dans les villages le long du Nil par l’installation de réfrigérateurs à l’extérieur des maisons, fournissant gratuitement de la nourriture aux passants. Cela évoque le concept de « l’assiette du pauvre », une pratique répandue dans les campagnes jusqu’au milieu du 20ème siècle, où les nécessiteux pouvaient demander l’hospitalité en frappant aux portes des fermes.
Au Caire, pendant le ramadan, les voitures s’arrêtent sur les autoroutes pour offrir des provisions à des personnes démunies assises au bord de la route, une situation ubuesque voire dangereuse sur une autoroute à huit voies et pourtant bien réelle.
Alain DEBLOCK
Ecrit le 26/02/2024
D’après les explications de notre guide Aladin durant notre voyage entre amis.
Les différents articles de blog à découvrir sur le même sujet et écrit à l’occasion de notre voyage :
- Le charme du dahabieh ou de son petit frère le sandal
- Choisir le train couchette entre Le Caire et Louxor
En visite à Gizeh :
- Un mur qui fait le tour de la France construit avec les pierres de la pyramide de Khéops !
- Le spectacle son et lumière au Caire
En visite à Louxor :
En visite à Abu Simbel :
- Ramsès II le grand, ses temples, ses 34 épouses et ses 128 enfants
- Les babouins sacrés du grand temple d’Abu Simbel
- Les guerriers égyptiens dirigeaient leurs chars avec des mouvements du bassin
En visite au temple d’Horus à Edfou :
- Le roi offre les plans du temple au dieu Horus à Edfou
- Pourquoi est-il si facile de reconnaître un bas-relief égyptien dès le premier regard ?
En visite à Kom Ombo :
- Le Nouvel An chez les Égyptiens, et leur calendrier
- Reconnaître un prêtre égyptien dans un bas-relief
- Pourquoi les monuments de l’ère des pharaons, vieux de 3 à 5 000 ans, sont-ils encore debout ?
En visite au musée national du Caire :
Découverte de l’Égypte :
- La 504 Peugeot, reine de l’Égypte.
- La croix copte, clef de vie ?
- L’Égypte, sortie du désert, à la faveur d’un changement climatique
- Les prêtres égyptiens imaginaient la terre ronde
- Le premier bénéfice de l’art de la momification : sauver des vivants de la mort !
À propos d’Akhenaton :
- Akhenaton, en quelques lignes
- Akhenaton, l’inventeur du monothéisme
- « L’hymne au soleil » d’Akhenaton
- Akhenaton, l’homme qui invente Dieu, contre Moïse, l’homme à qui Dieu se révèle