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Le concept islamique du « bien mort » ou waqf

Égypte

Le concept islamique du « bien mort » ou waqf

Selon l’islam, au moment de la mort, le décompte des bonnes et des mauvaises actions est interrompu en vue du jugement qui décidera de l’accès au paradis. Toutefois, il existe une possibilité de redresser la balance si elle penche en défaveur du défunt : le « bien mort » ou les bienfaits posthumes. Il s’agit des bonnes actions que l’on continue à réaliser après sa propre mort. Ainsi, si vos enfants accomplissent des actions louables, vous en bénéficiez également. C’est pourquoi il est crucial d’inculquer de bonnes valeurs à ses enfants.

En léguant des biens tels qu’une maison aux plus démunis, les bénéfices générés après votre décès sont considérés comme une contribution positive à votre bilan moral. Le waqf désigne donc une donation faite à une œuvre d’utilité publique ou charitable pour une durée illimitée. Les biens donnés en usufruit sont placés sous séquestre et deviennent inaliénables.

La charité est une obligation selon le Coran, et la pratique du waqf est si fondamentale qu’elle est institutionnalisée dans de nombreux pays musulmans, avec la création de ministères dédiés à la gestion de ces dons perpétuels, comme le ministère des awqaf en Égypte.

Dans les pays anglo-saxons, ce type de donation est souvent réalisé via des trusts privés. Bien que cela a la vertu de favoriser la charité, j’ai du mal à imaginer que la seule motivation derrière une bonne action se résume à l’acquisition d’un ticket pour le paradis, ce qui reviendrait à faire de la bonne action une sorte de donnant-donnant.

Cette tradition de générosité se manifeste également dans les villages le long du Nil par l’installation de réfrigérateurs à l’extérieur des maisons, fournissant gratuitement de la nourriture aux passants. Cela évoque le concept de « l’assiette du pauvre », une pratique répandue dans les campagnes jusqu’au milieu du 20ème siècle, où les nécessiteux pouvaient demander l’hospitalité en frappant aux portes des fermes.

Au Caire, pendant le ramadan, les voitures s’arrêtent sur les autoroutes pour offrir des provisions à des personnes démunies assises au bord de la route, une situation ubuesque voire dangereuse sur une autoroute à huit voies et pourtant bien réelle.

 

Alain DEBLOCK

Ecrit le 26/02/2024

D’après les explications de notre guide Aladin durant notre voyage entre amis.

 

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