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Le clientélisme dans la Rome Antique

Comment le Sénat puis les empereurs exploitent la plèbe

Rome - Art & Histoire

Le clientélisme dans la Rome Antique

Grace au clientélisme, le Sénat romain prend le pouvoir. À cause du clientélisme, il le perd. Des plus pauvres aux grands seigneurs, chacun des romains se considère comme lié à plus puissant que lui par les même liens et la même fidélité qu’un affranchi à son ancien maître. Le patron était tenu d’accueillir ses clients, de les inviter, de les aider par des secours s’il manque de quelque chose, par une aide juridique si nécessaire et par leur protection. Les clients eux devaient visiter leur patron et l’appelait « dominus ». L’ordre de passage était établi selon le rang : prêteurs, chevaliers, citoyens, ingénus et affranchis. Même les plus riches avaient un « dominus » et avant de recevoir, allaient le visiter.

Une féodalité antique et urbaine

Dès la royauté, les familles patriciennes riches entretenaient de nombreux citoyens, quelques sesterces pour vivre, soutien juridique ou commercial, en contrepartie de leur allégeance politique. La « grande famille », le clan ou la « gens » réunit grands et petits de la société, de génération en génération dans un devoir de fidélité réciproque autour du protecteur « le patron ». Par ce système d’influence, les sénateurs dominent les comices, assemblées du peuple. C’est l’apogée du sénat qui passe d’un pouvoir de conseil au pouvoir réel.

D’un système d’entraide, le clientélisme dérive à la mafia par la cupidité.

Les grands généraux de la fin de la République se livrent une guerre de clans sans merci. César puis Auguste (Octave) deviennent tour à tour le « grand patron » de Rome. Ils financent les jeux, le pain, la reconstruction après les incendies… Si les institutions (Sénat, consuls) continuent au moins en apparence à fonctionner, l’autorité d’Octave est incontestable. Imaginez le patron d’une entreprise employant 50% d’une ville. Sans en être le maire, n’en est-il pas le vrai patron ? En 5 avant J.C., Auguste offre 60 deniers à chaque citoyen de la plèbe. Trajan annulera leur dette vis-à-vis de l’état. L’empereur est un père du peuple et doit subvenir à son bien. Quand, après Néron, Galba tente de faire des économies pour renflouer les caisses vidées par son prédécesseur, il est considéré comme pingre et mesquin. Erreur qui lui faire perdre le soutien du peuple.

Aurélien THIBAULT

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Écrit le 30 janvier 2024