Selon Yves Martial, le Directeur des Affaires Culturelles de Picardie, l’Historial de Péronne « réussit à la fois à entretenir la mémoire et à l’exorciser, à évoquer l’horreur de la guerre mais aussi à dépasser l’événement pour poser une problématique de la paix et de la guerre qui débouche sur une réflexion contemporaine. Sur les ruines du passé, il fonde le dialogue de l’Europe nouvelle. »
Le mémorial se situe dans le château de Péronne où était établi le QG de l’armée britannique pendant la guerre 14-18. La visite a lieu sans guide. C’est un parti pris ! Cependant une introduction approfondie est apportée par des guides locaux de très haut niveau qui donnent aux visiteurs un fil à suivre que chacun est libre d’adapter. Dans le cas de notre groupe scolaire, des classes de troisième, ce sont les enseignants qui ont pris le relais. Ils se sont appuyés sur les dossiers pédagogiques et les brochures pour groupes scolaires fournis préalablement par le service éducatif du musée.
La visite qui dure environ 1h30 se poursuit par un itinéraire qui en constitue le prolongement : le circuit du souvenir. Le parcours dure environ trois heures et chacun des dix lieux de mémoire des batailles de la Somme est un lieu de haute mémoire pour la trentaine de nations qui y ont combattu. Le groupe n’en a visité que quatre (impossible d’en faire plus dans un circuit scolaire). Pour marquer la visite, les enseignants ont prévu 200 roses qu’ils ont distribuées aux élèves afin que chacun fasse un geste en déposant la sienne sur la tombe d’un soldat. C’était un moment d’émotion authentique, intensifiée encore par la démarche de deux jeunes filles qui ont offert leur rose à la tombe d’un soldat allemand.
Sur la route du retour, les professeurs ont distribué une fiche à chaque élève afin de recueillir brièvement et à chaud leurs impressions à l’issue de la journée.
L’une des jeunes filles a écrit:
« J’ai été heureuse de déposer cette rose sur la tombe de ce soldat mort le jour de mon anniversaire. À sa mort, il était mon ennemi et par mon geste il ne l’est plus »
Témoignage d’un accompagnateur Terralto