Contactez-nous
Sicile Pèlerinage La Sicile normande, une terre d'échanges et de tolérance

Pèlerinage sur mesure dans les pas des saints de Sicile

Saint Paul, au cours de son transfert à Rome avait fait une escale de trois jours à Syracuse. Dans la nef du Dôme, l’ancien temple de Minerve converti en église, on peut lire l’inscription : « Ecclesia Siracusana prima Divi Petri filia et prima post Antiochenam Christo dicata » (l’Église de Syracuse, première fille de Saint Pierre et la première, après celle d’Antioche, consacrée au Christ). Si légende il y a, les érudits confèrent de plus en plus à la Syracuse chrétienne une importance primordiale.

Avant l’époque constantinienne, nous ne connaissons que quelques noms de martyrs des deux premiers siècles : saint Martien de Syracuse, peut-être disciple de Pierre et mort en martyr à Syracuse, saint Agathe de Catania, tuée sous Décius, sainte Lucie de Syracuse, saint Euplus de Catania et le célèbre saint Guy.

À partir de Constantin de grandes figures telles que l’évêque et théologien Grégoire d’Agrigente et des échanges épistolaires entre Grégoire le Grand et Eutychius, évêque de Tyndaris attestent de la christianisation croissante de la Sicile et de la création de nombreux diocèses et dédicaces d’églises avec une extension massives des catacombes et des inscriptions funéraires.

L’islam s’installa au VII° siècle dans une Sicile byzantine. Il y eut peu de persécutions religieuses,  les chrétiens comme les juifs bénéficiant d’une certaine tolérance et du statut « protégé » de « gens du Livre ». L’arrivée des Normands catholiques latins au XI° siècle prolongea une situation de tolérance religieuse et de coexistence qui contribua largement à la formation du mythe d’une Sicile médiévale tolérante.

Le patrimoine architectural, païen, puis byzantin, arabe, normand,baroque, est la mémoire historique de l’histoire sicilienne. Chaque religion a supplanté celle qui la précédait avec lenteur en se heurtant à des poches de résistance et en composant avec elles. L’architecture en reste le témoin privilégié, exposant un art sicilien unique où les styles s’entremêlent.

le XX° siècle a vu naître un nouveau combat de l’Église sicilienne contre la mafia. En 1993, Jean-Paul II s’éleva avec colère contre la Cosa Nostra lors de son déplacement à Agrigente, demandant aux mafieux de se convertir. En 2012, Benoît XVI a reconnu le père Giuseppe Puglisi assassiné en 1993 dans une banlieue de Palerme comme « premier martyr de la Cosa Nostra ». Le père Puglisi,« Don Pino » a été béatifié à Palerme en mai 2013. En 2018, dans son homélie au cours d’une visite d’hommage au père Puglisi à Palerme, le pape François a dit : « On ne peut pas croire en Dieu et être mafieux. Qui est mafieux ne vit pas en chrétien, car il blasphème avec sa vie le nom de Dieu-amour ».

C’est un pèlerinage dans le temps que nous propose la Sicile, un cheminement de l’antiquité à aujourd’hui dans les pas de ses saints en visitant aussi bien ses sites antiques que ses superbes villes normandes et baroques.

© TERRALTO