Aménophis IV, futur Akhenaton, naquit vers 1360 avant J.C. et jouit d’une enfance heureuse. Son père, Aménophis III, neuvième roi de la XVIIIème dynastie égyptienne, était un souverain ouvert et visionnaire. Dès son plus jeune âge, Aménophis IV démontra un intérêt précoce pour les sciences, la religion, la littérature et l’art, excellant dans tous ces domaines. Les prêtres, conseillers de son père et hauts fonctionnaires, jouèrent un rôle majeur dans son éducation, favorisant à la fois les traditions anciennes et les idées novatrices. Vers l’âge de vingt ans, il épousa Néfertiti, célèbre pour sa beauté, fille d’un haut fonctionnaire. Il eut d’autres épouses également.
En 1350 avant J.-C., le jeune pharaon succéda à son père sur le trône égyptien. À cette époque, l’Égypte s’étendait jusqu’aux confins des frontières de la Syrie. Son armée étaient puissante. L’équilibre de la nation reposait sur un peuple soumis à diverses obligations et à la participation au trésor royal, tandis que le gouvernement des affaires et le régime politique semblaient stables.
La religion égyptienne était caractérisée par une multitude de divinités mi-humaines, mi-animales, symbolisant les principes naturels attribués à une source divine unique. Sous le Nouvel Empire, Amon-Ré, dieu de Thèbes, émergea comme la divinité dominante au sein d’un polythéisme persistant. Les prêtres, maîtres de l’organisation religieuse, exerçaient une influence subtile sur la vie quotidienne du peuple égyptien.
Dès la quatrième année de son règne, le nouveau roi instaura le culte exclusif du dieu Aton, dieu solaire et créateur de l’univers, unifiant ainsi tous les cultes précédents. Aton incarnait la vérité et l’amour absolus, source de tous les bienfaits terrestres tels que l’amour, la santé, le bien-être et la beauté. Pour marquer ce changement, Aménophis IV modifia son nom en Akhenaton, signifiant « celui qui est agréable à Aton ». Cette réforme religieuse, bien que présentant une dimension authentiquement spirituelle, comportait également une dimension politique, entraînant un conflit avec le puissant clergé thébain. Akhenaton devint le seul serviteur du culte d’Aton.
Dans ce conflit avec les prêtres, il décida de déplacer la capitale de Thèbes à Akhetaton, une nouvelle ville dédiée à Aton dans le désert, marquant ainsi une rupture symbolique avec les autorités cléricales de Thèbes. Cette révolution religieuse eut un impact significatif sur l’art égyptien, le rendant plus naturaliste et réaliste. Une nouvelle littérature mystique émergea, dédiée au culte du nouveau dieu solaire, tandis qu’Akhenaton lui-même composait de nombreux poèmes en l’honneur d’Aton.
Néfertiti, sa célèbre épouse et partenaire, fut sans doute l’une des plus belles femmes de l’Antiquité. Le couple royal semblait partager une complicité amoureuse, familiale, politique et religieuse sans faille.
Bien qu’il centralisât les pouvoirs temporels et spirituels, Akhenaton se voulait tout sauf un dictateur, se présentant plutôt comme un guide éclairé pour son peuple.
On sait très peu de choses sur la fin de son règne et sur la ville idéale qu’il bâtit et à laquelle il donna le nom d’Akhetaton signifiant « l’Horizon d’Aton ». En établissant sa nouvelle capitale loin de Thèbes et en s’éloignant d’un sol considéré comme sacré, le pharaon démontra sa volonté délibérée de se démarquer totalement des autorités cléricales de Thèbes. De sa cité lumière, il ne reste aujourd’hui que de pauvres ruines.
Les circonstances de sa mort demeurent obscures. Il aurait pu être assassiné ou empoisonné par les autorités religieuses qu’il défiait. Ses successeurs effacèrent toutes les traces de son règne, martelant ses cartouches et brisant ses statues, et sa momie demeura introuvable. Akhenaton avait tenté d’imposer un idéal trop rapidement, sa conception universelle de Dieu étant trop abstraite pour son époque.
Alain DEBLOCK
Écrit le 22/02/2024
Photo des statues géantes d’Akhenaton et de Nefertiti au musée du Caire.
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